The election for the new leader of Projet Montréal will take place on March 15! Find out more about the rules of the leadership race.

Questions du comité des femmes aux candidat-es à la chefferie de Projet Montréal

Le comité des femmes de Projet Montréal a posé quelques questions aux candidat·es de la course à la chefferie de Projet Montréal qui touchent aux enjeux que vivent les Montréalaises. Lisez leurs réponses.



Veuillez noter que l'ordre de présentation des réponses a été choisie de façon aléatoire. Les questions ont été publiées telles quelles et n'ont pas fait l'objet d'une révision.

Quelles sont vos solutions pour accroître la sécurité quotidienne des Montréalaises
dans les espaces publics ?


Ericka Alneus : La Ville de Montréal vise à offrir des espaces publics sécuritaires aux Montréalaises depuis plusieurs années. En effet, en 2019, la Ville a signé le programme d’ONU Femmes “Villes sûres, espaces publics sûrs”.




La politique de la vie nocturne de Montréal, que notre administration a livré, inclut la mise en place de mesures de prévention et de sensibilisation aux pratiques festives responsables et inclusives, et encouragent la création et le maintien d’espaces communautaires nocturnes inclusifs. Cela participe à accroître le sentiment de sécurité des femmes.


--


Luc Rabouin : Se déplacer en ville, que ce soit à pied, en transport collectif ou à vélo, ne devrait jamais être une source d'anxiété. L'aménagement urbain et les politiques municipales doivent tenir compte des personnes quelque soit leur identité de genre, afin de favoriser un sentiment de sécurité pour toustes.



Bien que Montréal demeure l'une des métropoles les plus sécuritaires en Amérique du Nord, nous devons rester vigilants et proactifs pour préserver ce précieux sentiment de sécurité, particulièrement dans un contexte mondial où il tend à s'effriter dans plusieurs grandes villes.


Montréal a déjà amélioré l'éclairage public et élargi l'accès au transport sécuritaire de la STM. Comme chef et papa d’une jeune fille de 17 ans, je m'engage personnellement à accorder une attention particulière à la sécurité des femmes et des filles, car je crois profondément que le droit de se sentir en sécurité, à toute heure et dans tous les quartiers, est fondamental pour construire une ville véritablement inclusive et épanouie. Si les femmes et les filles se sentent en sécurité, c’est toute la population qui partagera se sentiment.


Je voudrais aller plus loin en mettant en place :


Une évaluation systématique de nos espaces publics et de nos plateaux sportifs lors de projets de réaménagement afin de nous assurer que les femmes et les filles s’y sentent en sécurité, mais qu’elles ont aussi accès à un partage équitable de l’espace pour des activités davantage pratiquées par des femmes.


Une présence accrue d’agents de prévention dans le métro et aux abords des stations, pour dissuader les comportements à risque et offrir un soutien rapide en cas de besoin.


--


Gracia Kasoki Katahwa : Comme mairesse d’arrondissement, j’ai travaillé à créer des quartiers animés, enjolivés et familiaux. Parce que quand connaît son voisinage, quand on a la possibilité de tisser des liens avec celles et ceux qui partagent notre quotidien, on développe un sentiment d’appartenance qui renforce notre sécurité collective. Quand on dit qu’on est toustes gagnants à avoir des quartiers vivants, animés et à échelle humaine, c’est aussi dans ce sens-là.






Quand on pense à ce genre de scénario, on a tendance à s’imaginer un quartier central, comme le plateau ou encore Villeray. Moi je veux que cette image on puisse la penser dans tous les quartiers montréalais. Parce que c’est ça aussi une vision féministe et foncièrement intersectionnelle. C’est de penser l’oppression des femmes à l’intersection avec d’autres formes d’oppression telle que la classe et la race. Des quartiers animés et vivants où les montréalais.e.s se sentent en sécurité, c’est pour tout le monde.


Voici quelques propositions à cet effet:















  • Des projets d’embellissement et d’animation de l’espace public, de l’éclairage pour permettre à toustes de se sentir en sécurité la nuit. Pour moi, c’est important que ces éléments se retrouvent dans tous les quartiers, qu’ils soient centraux ou excentrés, plus cossus ou plus défavorisés.
  • On pourrait aussi explorer des idées pour bonifier la sécurité des déplacements des femmes la nuit, avec par exemple des taxibus de nuit pour rejoindre les secteurs excentrés.
  • La Ville pourrait aussi sensibiliser les commerçant.e.s et les SDC à « commande un angelot », une initiative qui forme le personnel des bars à se former pour venir en

    aide aux personnes qui ne sentent pas en sécurité.

--


Guedwig Bernier : Actuellement, l’analyse différenciée selon les sexes (ADS+) est implantée de façon graduelle dans les projets et initiatives de la Ville. Si je suis élu maire de Montréal, je rendrai obligatoire cette analyse dans tous les projets d’aménagements et de réaménagements touchant les espaces publics afin d’assurer la sécurité des Montréalaises.





Je veux également que nos services portent une attention particulière à l’éclairage dans les lieux publics.



Enfin, je veux m’assurer que la possibilité pour les femmes d’utiliser l’option de descendre entre deux arrêts soit respectée par les chauffeurs de la STM. Ce n’est pas toujours le cas.


--







Quelles actions souhaitez-vous mettre en oeuvre et comment comptez-vous vous mobiliser contre toute forme de violence envers les filles et les femmes, en particulier l'exploitation sexuelle et la violence conjugale?


Guedwig Bernier : La ville de Montréal a peu de leviers pour intervenir afin de lutter contre la violence envers les filles et les femmes. Elle est d’ailleurs certifiée “Milieux de travail alliés contre la violence conjugale”. Je m’engage toutefois à m’assurer que les nouveaux employé.es aient accès à ce programme offert par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. J’entends aussi déployer une campagne d’information visant l’ensemble de la population sur les ressources disponibles, notamment SOS conjugale, qui viennent en aide aux femmes victimes de violence conjugale et/ou d’exploitation sexuelle.


Je m’engage aussi à soutenir les nouvelles initiatives du SPVM qui visent à mieux intervenir
dans les cas de violence conjugale et d’exploitation sexuelle et à améliorer
l’accompagnement des femmes et des filles. Je m’engage également à maximiser le pairage
entre la section spécialisée en violence conjugale du SPVM avec des intervenantes en
violence conjugale.


Je souhaite également, en collaboration avec les organismes jeunesses, mettre sur pied des
lieux où les jeunes filles en fugue pourraient trouver refuge. Cela afin d’éviter qu’elles se
retrouvent dans la rue et sous l’emprise de personnes qui pourraient les exploiter
sexuellement.


--


Ericka Alneus : Que ce soit l’exploitation sexuelle ou la violence conjugale, la Ville de Montréal doit être exemplaire dans son approche dans ces dossiers. L’exploitation sexuelle est un enjeu qui touche tous les paliers de gouvernement, soit municipal, provincial et fédéral. En plus d’être en constante discussion avec les autres gouvernements, la Ville de Montréal se doit de mettre en place des actions claires sur le sujet. En ce sens, plusieurs organismes, dont le Conseil des Montréalaises, ont émis des recommandations comme mettre en place un comité de consultation à la Ville sur le sujet. Il est important de les écouter afin de mettre en place des actions qui répondent aux besoins des victimes.

La pandémie a exacerbé les enjeux liés à la violence conjugale. Les statistiques montrent aussi que les féminicides sont en hausse. Toutes ces statistiques sont très alarmantes. Pour quitter le milieu violent, les femmes doivent avoir accès à des ressources, dont un logement rapidement accessible afin de se reloger. En pleine crise du logement, la Ville de Montréal a une responsabilité afin d’aider les femmes de son territoire pour se sortir de cette situation.


Ainsi, afin d’assurer un continuum d’habitation, il est pertinent de voir avec les organisations communautaires offrant du logement comment nous pouvons intervenir et s’il est possible de mettre l’OMHM à contribution.


Depuis quelques années, plusieurs organismes communautaires et syndicales revendiquent l’intégration de 10 jours d’absence rémunérées pour les victimes de violence conjugale dans la Loi sur les normes du Travail. Une administration Alneus, à l’instar du gouvernement fédéral et plusieurs syndicats, intégrera cette revendication dans les prochaines négociations des employé.e.s de la Ville de Montréal.


--


Luc Rabouin : Montréal doit être une ville où chaque personne, quelle que soit son identité de genre, vivent en sécurité, sans crainte de violence ou d’exploitation. Cela passe par une approche globale : prévention, protection et accompagnement des victimes, mais aussi responsabilisation des agresseurs.


Bien que ce qui entoure la violence conjugale et l’exploitation sexuelle relèvent du fédéral pour les lois criminelles, des provinces pour les services sociaux et judiciaires, les villes peuvent évidemment jouer un rôle. Montréal soutient déjà plusieurs organismes, finance des maisons d’hébergement et forme les policiers à l’intervention en contexte de violence conjugale.


Je propose d’aller plus loin d’aller plus loin avec :


✅ Poursuivre le soutien financier et/ou la cession de terrain ou immeubles pour y aménager des ressources d’hébergement pour femmes victimes de violence comme on l’a fait récemment à Anjou et avec le Chaînon.


Maintenir la pression sur le gouvernement fédéral sur l’interdiction et le contrôle des armes de poing, d’autant plus si les Conservateurs se rapprochent du pouvoir.


Renforcer les campagnes de sensibilisation contre le harcèlement, les agressions et l’exploitation sexuelle des femmes dans les bars et les divers établissements dans le cadre de la Politique de vie nocturne.


--


Gracia Kasoki Katahwa : Avant toute chose, il est important de reconnaître que les violences envers les filles et les femmes sont un enjeu transversal et que leur élimination nécessite des changements systémiques qui dépassent la capacité d’une seule personne et d’un seul palier de gouvernement.





Ainsi, quand on prend les enjeux reliés aux formes de domination et d’exploitation propres à la classe de femmes, il faut qu’on regarde aussi quels sont les lieux où se déploient ces formes d’exploitation et comment la ville peut agir sur ceux-ci. Voici quelques propositions à cet effet:









  • Que Montréal facilite l’acquisition et le déploiement des ressources d’hébergement spécialisées pour femmes, notamment pour femmes victimes de violence conjugale. Que Montréal finance des initiatives pour la sécurisation des femmes dans le soutien aux organismes en itinérance.
  • Que Montréal soutienne le déploiement et l’ancrage de tiers lieux dans les quartiers, notamment près des écoles secondaires et des CÉGEPs. Un tiers lieu, c’est un espace qui permet aux jeunes de passer du temps ensemble, en dehors de leur chez-eux et en dehors de l’école. Ça peut être une maison des jeunes, par exemple. En l’absence de lieux dédiés pour eux, les jeunes se retrouvent souvent dans des lieux publics mal adaptés à leurs besoins et non supervisés, comme des stationnements ou des fast-food. Ces lieux sont moins sécuritaires et plus propices à des violences, notamment des violences genrées. Il est donc important de soutenir les organismes qui connaissent la réalité des jeunes afin qu’ils puissent déployer des lieux où les filles peuvent se sentir en sécurité et légitimes.

Avez-vous d'autres priorités ou propositions concernant les femmes que vous aimeriez partager avec nous ?


Gracia Kasoki Katahwa : Si je suis élue mairesse, je veux être la mairesse de l’équité territoriale. Et il n’y a pas plus féministe comme enjeu que l’équité territoriale. Parce qu’encore aujourd’hui, les femmes effectuent une part importante des tâches du quotidien qui nécessitent plus de déplacements que les hommes. Elles ont donc des habitudes de déplacement différentes de celles des hommes. De l’accompagnement des membres âgés de leur famille au ramassage des enfants à l’école en passant par les arrêts à l’épicerie, la pharmacie et les rendez-vous médicaux, les femmes ont plusieurs arrêts à faire dans leurs déplacements. Elles utilisent davantage le transport en commun, marchent à pied et ont moins tendance à utiliser le vélo à cause du manque de pistes cyclables sécurisées et de la charge liée au transport des enfants et des commissions.











Si elles habitent dans un quartier central, leur quotidien est grandement facilité par le fait que tous les services sont à proximité les uns des autres. Peut-être même à distance de marche. Mais si elles habitent dans un quartier excentré où il n’y a pas de services de proximité, elles perdent énormément de temps et d’argent dans leurs déplacements. C’est pour ça que c’est important de penser nos quartiers comme des « villes 15 minutes » afin de faciliter le quotidien des toustes, mais particulièrement des femmes.







De plus, pour ces mêmes raisons, les femmes se déplacent plus en transport en commun et à pied et ont moins tendance à utiliser le vélo que leurs homologues masculins. Alors, comment peut-on adapter nos transports publics pour qu’ils prennent en compte les réalités de toutes les populations? Voici quelques propositions:


















  • Regrouper tous les transports collectifs sur une seule application. Parce que quand il faut acheter des titres pour le métro, le bus, le bixi, la communauto dans des applications différentes en plus de gérer les tâches mentales, ça devient beaucoup. Cette idée s’inscrit dans une logique féministe afin de faciliter les déplacements de tous les montréalais et montréalaises.
  • Permettre davantage de latitude dans les déplacements non continus en transport collectif. En ce moment, un ticket de la STM n’est valable pour une correspondance métro-bus ou bus-bus en l’espace de 2h. C’est désavantageux pour les femmes qui doivent faire de nombreux arrêts, tel qu’expliqué plus haut. Je propose qu’au lieu d’expirer après 2h heure, le ticket soit prolongé à chaque fois qu’il est scanné, si c’est moins d’1h après le dernier scan ; et d’ajouter la possibilité de correspondance métro-métro. Cela permettrait par exemple à une personne d’amener son enfant à l’école et de se rendre ensuite au travail en utilisant un seul ticket de métro/bus.
  • Sécuriser davantage de pistes cyclables et faciliter l’accès aux vélos cargo, qui peuvent être mieux adaptées aux besoins des familles que les vélos réguliers.


Je conclurai en mentionnant qu’il est important de continuer à rendre notre réseau de transports - et notre ville - plus accessibles universellement. Parce que oui, c’est bénéfique et primordial pour les personnes en situation de handicap, mais c’est aussi bénéfique pour les femmes qui ont des enfants, par exemple, et qui doivent parcourir les escaliers d’une station de métro avec une poussette.





--


Luc Rabouin : L'égalité entre toutes les personnes, quelles que soient leurs identités de genre, ne doit pas être un principe abstrait, mais une réalité vécue au quotidien. Nous voulons une ville qui reconnaît la contribution de toustes et élimine les barrières à leur pleine participation sociale et économique.


Montréal a déjà adopté une Stratégie pour l'égalité et favorisé la parité dans plusieurs instances municipales. Je m'engage à poursuivre et à approfondir ce travail essentiel, car je crois profondément que la diversité des voix et des expériences, est non seulement une richesse pour notre ville mais aussi une condition indispensable pour bâtir une Montréal véritablement à l'image de toutes et tous. Aussi : Pour diverses raisons, beaucoup de femmes n’ont pas eu la chance d’apprendre à faire du vélo durant leur enfance. Que ce soit parce que leurs enfants grandissent et apprennent à en faire ou parce qu’elles voient le développement du réseau cyclable sans pouvoir en profiter, les femmes sont nombreuses à souhaiter pouvoir faire du vélo sans savoir comment apprendre. Les programmes tels que Toutes à Vélo font vraiment la différence et je m’engage à les soutenir.


Pour aller plus loin, je propose :


Maintenir le soutien offert alors que j’étais responsable du développement


économique à l’entrepreneuriat féminin par des organismes comme Evol et Microcrédit Mtl qui offrent un accompagnement adapté aux réalités des femmes.


Soutenir le programme Toutes à vélo qui permet aux femmes qui n’ont pas eu la chance d’apprendre à faire du vélo de le faire et de pouvoir ensuite utiliser ce mode de déplacement en toute sécurité.


Veiller à ce que toutes les instances de la Ville soient paritaires et diversifiées. Si je suis élu maire de Montréal, la présidence du comité exécutif sera occupée par une femme, le comité exécutif sera paritaire et diversifié.


Nos engagements visent à faire de Montréal une ville où chaque personne, quelle que soit son identité de genre, peut s'épanouir en toute sécurité et en pleine liberté.


--


Ericka Alneus : Il y a de plus en plus de personnes en situation d’itinérance sur le territoire montréalais. Cependant, l’itinérance se vit différemment chez les femmes que chez les hommes, et elle va aussi se vivre différemment chez les femmes racisées. En ce sens, il est important de comprendre ces spécificitées afin d’offrir des services adéquats et qui répondent à leurs besoins en appliquant une ADS+. Notre administration a joué un rôle crucial en intégrant l’Analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) dans réalisations de ses programmes et de ses infrastructures. Cela doit se poursuivre afin d’assurer une compréhension des réalités de toutes les Montréalaises.


--


Guedwig Bernier : Selon le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat (PCFE), le Canada se démarque par un taux d'engagement entrepreneurial féminin supérieur à celui observé dans le reste du monde, et ce, à tous les stades de développement des entreprises. Malgré un contexte économique difficile, le nombre d'entreprises détenues par des femmes continue de croître, représentant 18 % de toutes les entreprises au Canada, dont plus de 99 % sont des PME. Les femmes représentent également plus de 37 % des travailleurs autonomes au Canada. Par ailleurs, elles se démarquent particulièrement par leur capacité à innover et par leur engagement envers le développement durable (33 % d'entre elles sont impliquées activement dans la réduction des déchets). Tiré du site du Réseau des femmes d’affaires du Québec - 11 juillet 2024


Parce que les femmes entrepreneures dirigent de plus petites équipes, font face à de nombreux défis lors des appels d’offres, notamment les dépenses additionnelles pour obtenir des certifications spécifiques afin de se conformer à des exigences contractuelles complexes. Contrairement aux gros entrepreneurs, les femmes entrepreneures envoient sur le terrain des équipes plus qualifiées ce qui ajoute grandement à la qualité du résultat final.


Or, malgré la qualité supérieure de leur dossier, elles perdent trop souvent des mandats au profit d’entrepreneurs qui peuvent, en raison de leur taille, de leur capacité à avoir du financement et l’accès à l’information, proposer des coûts moindre.


Je souhaite donc apporter les modifications nécessaires dans le processus d’appels d’offre afin de favoriser, à qualité égale, les femmes entrepreneures dont les bureaux sont établis à Montréal.


--


Au moment de publier cette page, nous n'avions pas reçu les réponses de Laurence Lavigne Lalonde qui est également candidate à la chefferie de Projet Montréal.